Méthode d'analyse des mythes

Les éléments du modèle :

La croix,
qui représente la structure
Les diagonales,
qui introduisent la mobilité
Les neufs points,
qui représentent les extémités de chaque ligne et le centre

Le fonctionnement :

- Chaque point représente une étape dans le déroulement de l'action ou du récit.
- Le déroulement chronologique commence en 1 et se termine en 9.
- Les deux extrémités de chaque ligne sont en opposition. L'opposition représente le plus souvent une différence, qui marque la progression, plutôt qu'une contradiction radicale.
- Le sens émerge au fur et à mesure de la progression.


Grille d'analyse du lièvre et la fée

Attention ! Si vous avez des difficultés à voir les grilles d'un seul coup d'oeil,
vous pouvez les visualiser au format word en appuyant sur :

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Premier temps : la structure

8

La flamme du feu préparé par la fée rafraîchit le lièvre et la fée se fait reconnaître ; elle dessine la silhouette du lièvre sur la lune pour que la bonté du lièvre soit connue de toute la terre


1

Un lièvre qui enseigne à être heureux propose à ses trois amis, un chacal, une belette et un singe, de ne pas manger le lendemain, pour donner leur nourriture à un pauvre de passage

 

7

Le lièvre offre son corps à manger et la fée accepte


2

Le chacal, la belette et le singe trouvent de la nourriture, qu'ils réservent au pauvre de passage, en se flattant d'être de bons animaux

 

 

9

Le lièvre raconte ce qui s'est passé, les autres se réjouissent et tous vivent alors heureux

 

6

Elle voit d'abord, le chacal, la belette et le singe, qui lui offrent leur nourriture, mais dit qu'elle verra plus tard.


3

Le lièvre se dit qu'il se donnera lui-même à manger

 

5

Elle se transforme en vieux mendiant


4

Une fée, qui sait tout, sait aussi ce qu'ont décidé les quatre amis



Deuxième temps : les images

8

Les flammes qui rafraîchissent et le lièvre dessiné sur la lune


1

Un lièvre enseignant, qui propose à un chacal, une belette et un singe, de réserver la nourriture d'un jour à un pauvre

 

7

La chair du petit lièvre acceptée


2

Le chacal, la belette et le singe, qui trouvent la nourriture nécessaire en se glorifiant de leur geste

 

 

9

Le lièvre qui raconte

 

6

Le mendiant qui passe outre lorsqu'il rencontre le chacal, la belette et le singe


3

Le lièvre prêt à donner son corps à manger

 

 

5

Elle devient un vieux mendiant


4

Une fée qui sait tout



Troisième temps : le sens

8

Le lièvre reconnu dans le don de soi-même


1

L'enseignement du lièvre pour être heureux : apprendre à donner au pauvre

 

7

Le don sans réserve de soi-même accepté


2

Les limites du don chez les créatures de l'univers (eau, terre, air) : elles se glorifient de leur geste

 

 

9

La parole (d'enseignement) qui se fonde sur le don de soi-même

 

6

Les dons, dont on se glorifie, ajournés


3

Le don de soi-même du lièvre

 

5

La fée (divinité) elle-même sait être pauvre


4

La fée (divinité) qui connaît tout des dispositions des créatures

 

 

Le don, le don de soi et la parole


1. Le lièvre est un maître

2. Il apprend à ses disciples (le chacal, la belette et le singe) les bonnes règles pour être heureux

4. Une des règles très concrètes consiste à savoir donner aux pauvres

5. Aussi tente-t-il de mettre ses disciples à l'épreuve en appliquant lui-même la consigne qu'il leur a donnée

6. Le lendemain, ils ne devront pas manger pour donner leur propre repas à un pauvre de passage

7. Les trois disciples entrent tellement bien dans le jeu qu'ils se glorifient déjà de leur action

8. Un pauvre passe

9. Il remercie les trois disciples pour leur hospitalité mais il n'accepte pas leur offrande pour le moment

10. C'est qu'il y a quelque chose d'impur dans leur velléité de don

11. Ils se glorifient à l'avance de leur aumône

12. Chez le lièvre qui veut donner sa chair à manger, il n'y a aucune ambiguïté

13. Il associe le don au don de soi

14. Bien plus, il montre que, pour le don de soi, il y a un risque de mort

15. Le lièvre effectue bien son passage puisqu'il n'a pas peur de la mort

16. Le pauvre agrée son acte

17. Ici, le pauvre est une figure divine ; le texte nous dit qu'il n'est rien d'autre que la fée de la forêt

18. L'acte du lièvre qui associe le don au don de soi devient un exemple pour tous les hommes

19. Il est inscrit sur la lune comme un symbole, qui résume toutes les règles pour être heureux

20. Le don associé au don de soi est l'assise qui valide la Parole (du maître)

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