Méthode d'analyse des mythes

Les éléments du modèle :

La croix,
qui représente la structure
Les diagonales,
qui introduisent la mobilité
Les neufs points,
qui représentent les extémités de chaque ligne et le centre

Le fonctionnement :

- Chaque point représente une étape dans le déroulement de l'action ou du récit.
- Le déroulement chronologique commence en 1 et se termine en 9.
- Les deux extrémités de chaque ligne sont en opposition. L'opposition représente le plus souvent une différence, qui marque la progression, plutôt qu'une contradiction radicale.
- Le sens émerge au fur et à mesure de la progression.


Grille d'analyse du lion et de la vieille femme

Attention ! Si vous avez des difficultés à voir les grilles d'un seul coup d'oeil,
vous pouvez les visualiser au format word en appuyant sur :

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Premier temps : la structure

8

Elle voit que son front est cicatrisé, comme si rien ne s'était passé


1

Une vieille femme va, tous les matins, chercher de l'eau à la rivière, avec une grande calebasse

 

7

Au bout de trois mois, la vieille femme est toute heureuse de retrouver son ami


2

Un matin elle sent, à la rivière, le souffle d'un lion : elle le regarde droit dans les yeux et sait qu'il ne l'attaquera pas

 

9

Les blessures du corps cicatrisent mais les blessures du cœur saignent toujours

 

6

Sous la menace, elle frappe un grand coup sur son front et le sang gicle


3

Le lion est là tous les matins : une amitié se tisse entre lui et la vieille femme

 

5

Le lendemain matin, il vient à la rivière, avec la hache d'un bûcheron, et demande qu'elle le frappe sur le front


4

Pour se rendre compte de ce que pense la vieille femme, le lion, un soir, vient écouter à sa porte. Elle dit qu'il a un défaut insupportable parce qu'il pue de la bouche".



Deuxième temps : les images

8

La blessure du front cicatrisé


1

La vieille femme avec sa calebasse sur la tête

 

 

7

L'amitié retrouvée après trois mois de séparation


2

La vieille femme qui regarde le lion, droit dans les yeux, pour échapper à sa violence

 

 

9

La blessure du cœur, qui saigne toujours

 

6

Le grand coup de hache sur le front et le sang qui gicle


3

L'amitié qui naît avec le temps

 

 

5

Le lion avec la hache


4

La blessure du coeur




Analyse du sens : la double castration de la violence

 

8

Constat : la castration de la violence physique est achevée
- La blessure physique de l'autre est parfaitement intégrée dans la violence elle-même


1

Une vieille femme n'a plus d'autre raison d'être que de faire le lien avec la vie

 

7

L'amitié retrouvée après l'épreuve de la séparation et la castration de la violence physique de l'autre


2

Près de la source de la vie, la vieille femme se trouve face à la violence : en la maîtrisant, elle peut rencontrer l'autre dans la confiance
- La violence porte aussi le souffle de la vie

 

 

9

Etape ultime : la castration de la parole (de la vieille femme) porteuse de violence
- Cette castration est opérée lorsque la parole intègre la blessure morale de l'autre

 

6

Près de la source de la vie, la vieille femme opère la castration de la violence physique de l'autre
- La castration est effective lorsque la violence physique intègre la blessure de l'autre


3

Naissance progressive de l'amitié, au-delà de la violence

 

5

La violence de la vieille femme provoquée contre son gré
- La hache évoque trois aspects de la violence : la violence meurtrière, la violence de la parole (la langue) et la force de séparation


4

La violence révélée et la blessure de l'amitié, signe que le dépassement de la violence n'est pas achevé
- En disant que le lion pue de la gueule, la vieille femme évoque sa violence meurtrière, qui continue à fonctionner

 

 

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