Le diadème de rosée





Couronne royale

Bijoux Goerig Création


Le diadème de rosée


Dans une contrée lointaine, règne un puissant empereur.
Sa fille est d'une très grande beauté.
Tous les pays alentour célèbrent ses grâces.
Mais de nombreux admirateurs parlent aussi
De sa vanité et de son orgueil incommensurables.
Elle ne consent à porter que les étoffes les plus fines,
Ornés des bijoux les plus rares et des perles les plus précieuses.
Les joailliers du monde entier apportent à ses pieds leurs plus beaux joyaux
Et les pêcheurs plongent dans les insondables profondeurs de la mer
Pour recueillir les perles les plus grosses et les plus pures.
Mais la princesse n'en fait aucun cas.
Elle envie la beauté des fleurs
Et souffre de ne pouvoir s'égaler à l'éclat des étoiles.

Une nuit, ne pouvant trouver le sommeil,
Elle se lève et se retrouve pieds nus dans les jardins de l'empereur.
A ce moment, le soleil apparaît au-dessus de l'horizon
Et ses rayons viennent illuminer les gouttes de rosées,
Qui décorent les herbes, les feuilles et les fleurs.
Les oiseaux ont interrompu leur chant sous l'effet de ce ravissement.
" Quelle merveille ! " soupire la princesse.
Elle se précipite vers son père
Et lui adresse une ardente prière :
" Mon père, il me faut un diadème de rosée, sinon j'en mourrai. "
Le vieil homme ne sait pas résister aux caprices de sa fille.

Il fait venir tous les joailliers du monde entier
Et leur enjoint d'exécuter, pour le lendemain, sous peine de mort,
Le diadème de rosée, que désire la princesse.
Les malheureux quittent le palais,
Plongés dans le plus profond désespoir.
Ils prennent congé des êtres qu'ils chérissent
Et se préparent à mourir.
Il n'est pas au pouvoir des mortels de fabriquer un bijou de cette sorte.
Quand le jour se lève, les artisans désespérés entrent au palais.
" Apportez-vous le diadème de rosée ? " gronde l'empereur.
" Grâce, Majesté, crient les infortunés !
Nos mains ne peuvent fabriquer ce joyau. "

La princesse entre en fureur
Et l'empereur est sur le point de livrer les joailliers au bourreau.
A ce moment, on remarque, dans l'encoignure de la porte, un vieillard inconnu.
Il dit d'une voix chevrotante :
" Glorieux empereur, je satisferai les désirs de ta fille.
Qu'elle recueille elle-même les gouttes de rosée les plus grosses et les plus brillantes
Et je lui confectionnerai le joyau dont elle rêve. "
Plein d'espoir, la princesse se précipite dans le jardin
Pour recueillir les plus grosses et les plus brillantes gouttes de la rosée matinale.
Dès qu'elle les touche, toutes disparaissent dans sa main.
L'orgueilleuse jeune fille parcourt le jardin en tous sens,
Se penche sur chaque feuille et sur chaque brin d'herbe,
S'efforce de recueillir les précieuses gouttelettes.
Mais ses mains restent vides.
" Hâte-toi, dit le vieillard,
Que je puisse me mettre à l'ouvrage.
Si tu m'apportes une pleine poignée de gouttes de rosée,
Je t'en ferai un diadème plus beau que celui que porte la reine des cieux.
- Je ne peux pas, bon vieillard, recueillir les gouttes de rosée.
Dès que j'y porte la main, elles disparaissent, gémit la princesse. "
Le sourire du vieillard s'efface de son visage et il reprend, d'un ton sévère :
" Retourne au palais et dis à ton père
De te faire couper la tête en même temps que celle des joailliers.
Tu n'as pas réussi à accomplir
Ce que tu exigeais des autres, sous peine de mort. "
La princesse se met à rougir
Et le vieillard se confond avec les rayons du soleil.
" Je ne veux plus de diadème de rosée ! s'écrie la princesse.
J'étais une malheureuse sotte ! "
Alors le vieillard se reprend à sourire.
Il caresse les cheveux de la jeune fille et disparaît pour de bon.

Et l'intraitable princesse ?
Elle n'est plus orgueilleuse.
Sa vanité s'est dissipée avec la rosée du matin.
(Conte chinois - Les plus beaux contes du monde, Gründ)

 

Télécharger le texte

 

Analyse en attente