Le trouvère de Verdi




Le Trouvère de Verdi, 2002, mise en scène de Franco Zeffirelli

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Le trouvère de Verdi


Au XVè siècle, en Espagne, le comte de Luna, prince d'Aragon, a deux fils.
Un soir, la nourrice a surpris une gitane penchée sur le berceau du plus jeune.
Elle lui murmure des mots inaudibles.
La santé du garçon se dégrade.
Sans doute la femme lui a-t-elle jeté un sort.
Le comte la fait condamner comme sorcière.
Elle est brûlée vive.

Peu de temps après, le jeune prince est enlevé
Et, à l'endroit même du supplice, on trouve
Les restes d'un nouveau bûcher et le squelette d'un enfant.
Les gens racontent que la fille de la gitane a ainsi vengé sa mère.
Le comte en meurt de chagrin.
Dans son dernier soupir, il demande à son fils aîné
De rechercher la meurtrière et de venger la mort de son frère cadet.
Le jeune comte pense continuellement à la vengeance
Et sa relation avec la duchesse Leonora, dame d'honneur de la princesse d'Aragon,
Relève plus d'une passion égoïste que de l'amour.
Leonora a du mal à supporter ses avances.

Un jour, lors d'un tournoi, elle a remis le trophée
A un chevalier inconnu, qui l'a séduite par son courage et sa vaillance.
Depuis, elle n'arrive pas à l'oublier.
Il en est de même pour le valeureux chevalier.
Plusieurs nuits de suite, il est venu, sous les fenêtres de Leonora,
Chanter la sérénade, habillé en trouvère.

Ce soir, la nuit est sombre et pleine d'odeurs.
Leonora entend la douce mélodie de son trouvère.
Elle se précipite vers l'homme qui chante sous son balcon
Et se trouve en face du comte de Luna.
Il vient de découvrir l'amour d'un inconnu, qui devient son rival.
" Si tu n'es pas un lâche, sors de l'ombre et dis ton nom ! crie le comte.
- Je m'appelle Manrico, dit calmement le trouvère. "
Le comte connaît bien ce nom.
C'est celui du chef des troupes du prince de Gascogne, proscrit en Aragon.
Il dégaine son épée et un duel acharné commence.
D'une passe savante, Manrico fait lâcher son arme à son adversaire.
Il va lui transpercer le cœur.
Mais une force étrange l'en empêche
Et il accorde la grâce au comte de Luna.


Quelque temps après, de violents combats opposent
Les troupes d'Aragon à celles de Gascogne.
Le comte de Luna et Manrico se retrouvent face à face.
Le comte blesse grièvement Manrico.
Il croit même l'avoir tué et jouit de son triomphe.

Manrico n'est pas mort.
Sa mère, Azucena, l'a retrouvé sur le champ de bataille, alors qu'il respirait encore.
Azucena ne quitte pas le chevet de son fils, lui prodiguant mille soins.
Elle lui raconte la mort de sa propre mère, brûlée vive comme sorcière.
Elle lui dit son chagrin et la haine pour la famille de Luna,
Qui n'a jamais cessé de l'habiter.
" Venge-moi ! lui murmure-t-elle. "
Puis elle se tait, tournant un regard plein de douleur sur Manrico.
Azucena ne sait comment dire à ce jeune homme,
Qu'elle a élevé et aimé, qu'il n'est pas son fils…
Elle se souvient de la terrible nuit où elle a enlevé l'enfant du comte.
Les hurlements de douleur de sa mère
Retentissaient encore dans sa tête
Quand elle avait rallumé le bûcher et jeté l'enfant.
Mais horreur ! C'était son propre bébé qui avait brûlé dans les flammes !
Sous l'emprise du chagrin et de la passion, elle avait commis cette erreur irréparable.

Ruiz, le messager du prince de Gascogne, vient annoncer à Manrico
Qu'il doit prendre la tête des troupes pour défendre la forteresse de Castellor.
Il ajoute que Leonora, le croyant mort, a décidé de prendre le voile.
Manrico saute sur son cheval et part au triple galop
Vers le couvent où veut se retirer sa bien-aimée.
Le comte de Luna, lui aussi, a eu vent des intentions de Leonora
Et se prépare à l'enlever avant qu'elle n'ait prononcé ses vœux.
Leonora, Inès et ses suivantes se dirigent vers l'entrée du couvent.
Le comte de Luna lui barre la route.
" Tu ne t'agenouilleras devant l'autel que pour notre mariage !
- Non ! s'écrie une autre voix. "
C'est Manrico, accompagné de Ruiz et de ses hommes.
- " O ciel ! Manrico ! est-ce bien lui ? "
S'exclame Leonora en voyant son ami sain et sauf.
Le comte croit voir un fantôme.
Manrico profite de sa stupeur pour enlever Leonora
Et la conduire à la forteresse de Castellor.

Le comte, fou de jalousie, fait le siège de la ville avec ses troupes.
Or, au milieu de la nuit, un grand charivari se fait dans le camp.
Les soldats ont capturé une gitane qui essayait de rejoindre une forteresse.
Elle est conduite devant le comte de Luna.
Le vieux Ferrando, capitaine de la garde, l'observe avec attention.
" Monseigneur ! crie-t-il, c'est elle qui a lancé votre frère dans les flammes ! "
Les soldats se jettent sur Azucena.
Elle se défend de toutes ses forces, appelle Manrico à son secours.
Elle hurle qu'il est son fils.
Mais l'impitoyable comte de Luna ordonne qu'elle soit brûlée vive.
Il fait placer le bûcher juste en dessous des fortifications.
Dans la chapelle, le mariage va commencer.
Au moment même où Manrico prend la main de Leonora
Pour la conduire devant l'autel,
Le fidèle Ruiz se précipite vers lui pour lui apprendre la capture d'Azucena.
Manrico aperçoit les flammes du bûcher par la fenêtre.
Il dégaine son épée et court réunir ses hommes.

La bataille est terrible et inégale.
Les soldats du comte sont trop nombreux.
Manrico est capturé et jeté avec sa mère dans le donjon d'Aliaferia.
Désespérée, Leonora glisse à son doigt une bague,
Dont le chaton contient du poison,
Et part s'entretenir avec le comte.
Celui-ci a ordonné que Manrico soit décapité à l'aube.
" Libérez Manrico et sa mère ! lui dit-elle, et je vous épouserai !
- Jurez-le ! répond le comte en l'observant avec intensité.
- Je le jure, murmure Leonora, en baissant la tête. "
Le comte est loin de se douter que Leonora échappera à cette union.
Elle s'est empoisonnée.
Dans le donjon, Manrico et Azucena sont assis, l'un à côté de l'autre.
Azucena a sombré dans le sommeil, épuisée par tous les événements de la nuit.
Manrico pense à sa bien-aimée.
La clef grince dans la serrure
Et Leonora apparaît dans l'entrebâillement de la porte.
" Sauve-toi vite ! lui dit-elle.
Tu es libre !
- Et toi, interroge Manrico, inquiet du prix
Qu'elle a dû payer pour obtenir sa liberté.
- Je t'en prie, pars ! murmure Leonora,
Se sentant basculer vers la mort sous l'effet du poison.
Fais-le pour moi ! "
Elle est de plus en plus faible.
Manrico la prend dans ses bras.
Lorsque le comte de Luna entre à son tour, elle est morte.
Manrico, désespéré, lui caresse le visage.

" Trahison ! hurle le comte, fou de rage d'avoir été trompé. "
Il ordonne que, sur le champ, Manrico soit emmené à l'échafaud
Et traîne Azucena vers la fenêtre pour qu'elle assiste à la mort de son fils.
Une fois la sentence exécutée, Azucena révèle au comte la terrible vérité.
" C'est votre propre frère que vous avez tué.
Tu es vengée, ô ma mère ! "
Le comte de Luna, en proie à la culpabilité,
Finit ses jours, le cœur rempli de colère et de haine.
(D'après Les plus beaux contes de la musique, Gründ)

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