Passion et sérénité


Sérénité

http://www.artq.net/artwork.asp?medium_id=730&medium_name=Sculpture

Passion et sérénité


Le Bienheureux dit :

Quand il délaisse toutes les passions, Pârtha, qui sont en son cœur, et qu'il se plaît au Soi de par le Soi, alors il s'appelle affermi en intelligence.

Aux douleurs son cœur ne tressaille pas. Du bonheur son envie s'est dissipée. Elles n'y sont plus - passion, peur rage. Il s'appelle Muni à la réflexion affermie.

Celui qui, partout sans attache, qu'il soit acquis une chose ou l'autre, le plaisir ou le déplaisir, ne se réjouit ni ne hait, chez lui l'intelligence est établie.

Dès qu'un homme médite le monde, une attache se forme avec lui. De l'attache naît la passion, de la passion la colère s'engendre.

De la colère se produit l'égarement, de l'égarement la confusion de pensée, de la confusion de pensée la ruine de la raison, de la ruine de la raison, il meurt.

Mais l'homme qui pratique le monde, les sens séparés de la passion et de la haine, subordonnés à l'Esprit, l'esprit ordonné, il arrive à la sérénité.

Dans la sérénité se fait le départ de toutes les douleurs, son esprit est serein, et bientôt la raison l'entoure et demeure en lui.

La mer est pleine et tranquillement recueillie, et toutes les eaux se perdent en elle. Ainsi, celui où se perdent les passions, il a le repos, et non pas celui qui se passionne pour la passion.

Qui abandonne toutes les passions et marche sans y toucher sans " mien ", sans " moi ", il arrive au repos.

(Bhagavad-Gîtâ, Le chant du Bienheureux, Mille et une nuits, 1997, traduction de Sylvain Lévy et J. - T. Stickney, II)

 

Télécharger le texte