La constitution du sujet

Progressif déplacement de la conscience,
opéré par la mort (force de mort), pour se réconcilier avec elle-même

1. La nécessité perçue par la conscience de se séparer de son fils ou de ce qu'on a de plus cher
2. Cette séparation apparaît d'abord comme une mort ou même une mise à mort
3. La conscience écartelée
4. Le déplacement nécessaire ou la mise en marche de la conscience
5. Un premier élargissement de la conscience ou l'acceptation de ne pas comprendre
6. Le basculement dans le non sens : être prêt à faire ce que la conscience impose, mais sacrifier ce qu'on a de plus cher n'a pas de sens
7. La faille qui sauve perçue
8. Ce qu'il faut sacrifier, ce n'est pas l'autre, mais c'est sa propre toute-puissance
9. C'est cette toute-puissance, qui déforme la conscience, y compris dans son rapport avec Dieu
10. Sacrifier sa toute-puissance, c'est accepter d'introduire une faille dans sa conscience, c'est-à-dire une ouverture à autre chose, une ouverture à l'Autre
11. Introduire la faille en soi, c'est accepter la mort, c'est intégrer la force de mort en soi
12. La force de mort a pour fonction d'ouvrir en séparant
13. Son œuvre ultime consiste à détruire la toute-puissance, qui me donne un droit sur l'autre, empêchant toute séparation et toute liberté pour cet autre
14. C'est elle qui va permettre le partage
15. Abraham peut alors partager sa paternité avec son fils (et tous ses descendants) et lui permettre d'être père à son tour
16. En détruisant la toute-puissance, la force de mort donne au partage une dimension universelle ; à travers le geste d'Abraham, ce sont toutes les nations qui trouvent leur libération
17. Alors Abraham et les hommes, à sa suite, pourront faire leur place à Dieu, qui représente le manque et l'ouverture absolus
18. La conscience, revenue à ses sources, sortira de son écartèlement et sera réconciliée avec elle-même, en étant réconciliée avec Dieu